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« La politique vers le lager(*) », stades et intensités.

la vindicte d'habitants "organisés" (et financés ?),   de milices d'auto-défense", de skinheads...
Des groupes familiaux , inermes et sans défense, exposés aux regards de tous, en proie aux éléments,  dans des conditions d’indignité humaine totale, sont  livrés  par les Etats, dont les politiques anti-roms sont coordonnées et subsidiées,  à ces attaquants,  parce que désignés pour l’élimination .  Cela se chiffre également en terme de morts y compris en Belgique.

Nous devons prendre acte à l’heure actuelle du début de la balkanisation de l’Europe en régions séparées (les séparatismes),  de  l’abandon économique et financier qui se décline en : désindustrialisation,  vol des capitaux par la finance,  économie basée sur l’industrie de la guerre et  politiques d’appauvrissement qui sévissent sur tout le  continent.  Et  in fine, faire le constat d’élections truquées et de  la mise en place de « petits régimes » qui sont à nouveau à l’ordre du jour en Europe.


Ces  politiques  de démantèlement et  d’abandon  de l’Europe  passent  par des  stratégies concrètes : LES MINORITÉS TRANSNATIONALES.  Il s’agit de mener sur ces minorités « la politique vers le   lager ». De quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’un phénomène terrifiant et désormais dans les cycles historiques, quoique un certain … annonçait avec triomphe la fin de l’histoire avec la chute du mur de Berlin !

« la politique vers le  lager » est un concept qui a pour centre l’existence de politiques occultes ou déclarées qui ont pour résultats d’ « amener » ou de « préparer »  certaines populations ciblées à revivre une forme similaire aux camps d’extermination de la seconde guerre mondiale .

« la politique vers le  lager »   n’est donc pas à proprement parler le  Lager lui-même et doit en être distingué. Notamment sur la forme et sur le nombre des victimes.
Cependant l’observation de certaines   conditions, dimensions et  éléments du Lager tels que décrits par  Primo Lévi, sont présents, sont reconstitués comme : les objectifs, la corruption systémique et des méthodes.

 

Tous les éléments ne sont pas toujours présents en  mêmes temps, ils diffèrent selon les pays ou même selon les « expériences »  dans un même pays. Comme  par exemple   le nombre et à l’exception bien évidemment du génocide bien réel des tziganes en  ex-Yougoslavie. Cependant les chiffres des morts et des disparus ne sont pas disponibles.
Il y a également  la  victime telle que décrite par  Primo Lévi, et surtout la description de qui est la victime. Ainsi la victime ne décide pas de son rôle et le Kapo est également une victime. Il  doit donc être traité comme tel. Or, l’organisation actuelle des politiques dites « pour l’inclusion des roms », coordonnées dans l’UE (nouvel « Axe » ?) et dans lesquelles les roms sont poussés,  a son lot de « kapos ».

obligatoire  dans la conduite  des populations à être éliminées et celles amenées à être transformées en assassins.

Voici une tentative d’ échelle de stades et d’intensité:

  • Dans les années 70, une première impulsion est donnée (par quelle entité ?) via l’ONU et il sera décidé de  la sous-commission des minorités de l'ONU qui va dès 1979 définir le concept de « minorité nationale ».

  • Dès 92, le Haut Commissariat aux Minorités est établit. Le bras armé  de cet organisme est  l’Organisation de Sécurité et de Coopération en Europe (OSCE), l’OSCE  dépend du Haut Commissariat aux Minorités !  L’OSCE décide des interventions armées en Irak, en Afghanistan ou en Somalie, par exemple, ou encore de l’achat d’armes lourdes, en intelligence avec l’OTAN...  Les roms et gens du voyage font partie de l’agenda officiel de l’OSCE.

  • L’année suivante (‘93), la notion de minorité nationale sera reprise en cœur  et utilisée au niveau de UE : dès ‘93, est votée la  Recommandation 1201 suite de quoi il y aura la   Convention-cadre du Conseil de l'Europe pour la protection des minorités nationales, ainsi qu’un additif à la Convention européenne des droits de l’Homme sur les droits des minorités nationales.


  • Le feu vert au sein de l’UE pour le  focus sur les populations « tziganes » est donné. Il dure depuis près  de 20 ans et est annoncé pour les 20 prochaines.Focus  prétendument « spontané » via les identités fictivement homogènes et  univoques.

    Parlant le double langage de l’intégration,  pour être de fait séparateur de la « majorité » de la population, ce focus a conduit à la complète émargination des « roms » et « gens du voyage » et aujourd’hui  au début  de leur élimination.

    Ce focus constituant en soi  un programme  de destruction et qui recouvre bien évidemment  d’emblée  des violences  morales et psychologiques aux personnes.

  • Enfin, le Conseil des Ministres et les Sommets entre chefs d’États  entérinent ces politiques après qu’elles aient  déjà fait l’objet d’accords sur les modalités  pratiques dans la grande discrétion des réunions informelles entre États …

  • Création d’institutions répressives au niveau de l’UE : le renseignement et le bras armé :2001 : Système d’Information Schengen qui enregistre les roms, sintis, gens du voyage, également d’autres catégories comme les opposants politiques ou les syndicalistes…
    2002/2004 création de Frontex.

  • Ce stade est local et  s‘articule au niveau des États ou des Régions en une série de dispositifs de natures différentes organisés par les hiérarchies dont l’indépendance est de moins en moins claire.Dispositifs multiples  qui   habituent, mettent en place, puis installent l’apartheid racial.
    Ces dispositifs sont de natures  politiques, administratives, judiciaires, médiatiques, de création d’un dispositif légal et d’actions « sur le terrain ».  La liste qui suit  n’est peut-être pas exhaustive :
  • Mise en place de dispositifs légaux et d’institutions sortant l’État du système et des institutions de la  démocratie représentative, du respect des traités et des « Droits de la Personne »(DH) (**)
  • Refus de protection, d’accueil de réfugiés  et donc non-respect des traités et des DH
  • politiques d’expulsions, contraire au respect des traités et aux DH « Droits de la Personne ».
  • Création de zone hors droits, étant des zones de "détention"  OU NON. (cf. (1) plus bas dans le texte)
  • politique d'isolement des groupes humains et de ceux qui les défendent.
  • Exclusion et spoliation des  droits, y compris les plus élémentaires, mise  en incapacité de les exercer.
  • violences et attaques armées, soit de la part des autorités, soit en provenance de groupes dont l'origine n'est pas, volontairement,  identifiée.
  • Propagande des médias commandées par les cabinets ministériels, ceux là même qui « gèrent » l’argent des « politiques d’intégration pour les roms »… ,
  • des roms donc dépouillés, expropriés de leurs biens
  • …  puis logiquement,  arrive…
  • la vindicte d'habitants "organisés" (et financés ?),   de milices d'auto-défense", de skinheads...
    Des groupes familiaux , inermes et sans défense, exposés aux regards de tous, en proie aux éléments,  dans des conditions d’indignité humaine totale, sont  livrés  par les Etats, dont les politiques anti-roms sont coordonnées et subsidiées,  à ces attaquants,  parce que désignés pour l’élimination .  Cela se chiffre également en terme de morts y compris en Belgique.


  • Provocations institutionnelles et  déclarations d’un climat d’« instabillité » accompagnées de la mise en cause des  minorités. La maîtrise des « évènements » « nécessitant » l’intervention armée de la police amenant au conflit frontal. (ex :  le « Gesù » à St-Josse-ten-Noode, ou les attaques d’Afghans).
  • Interventions de l’armée ou de commandos spéciaux : commandos prétendument anti-terroristes, opérations « évacuation de réfugiés », programmes faussement « anti-mafia », arrestations arbitraires. Couvre-feu.
  • Déclaration de l’Etat d’Urgence : entrée dans les conflits séparatistes avec utilisation des minorités et in fine leur non-protection puis leur accusation.
  • Guerre de balkanisation par région, épuration ethnique
  • dernier   stade.

 

(1)Les zones  hors droits :
Dans  « la politique vers le lager »  il faut observer  plusieurs tendances dans les  « zones  hors droit ». Si les tendances dans la conception des « zones hors droits » sont diverses, la déshumanisation, concept également repris à Primo Lévi, des populations martyres,  est une constante.  Pendant ce temps,  les  « citoyens»-spectateurs sont éduqués  à  l’indifférence  ou   à la terreur et au silence, d’une part, et à la collaboration d’autre part.

La tendance « concentrationnaire » :  sous statut juridique indépendant et  sorti du Code pénal et des procédures, où les personnes sont regroupées, voire sont en captivité, n’est pas majoritaire, mais est un modèle en Europe. Cette tendance concentrationnaire  n’est pas dirigée  exclusivement contre  les roms comme l’a prouvé  le centre 127 bis  par exemple, mais vers les réfugiés quelle que soit la minorité à laquelle ils appartiennent. En revanche, les  ‘centres de redressement’ pour tsiganes (ex : France et Hongrie) leur sont exclusivement réservés.
Les « terrains » ou « aires  d’accueil pour gens du voyage » sont également à mettre dans la tendance concentrationnaire : en effet  des dispositifs ont été placés sur la plupart d’entres-eux, afin de rendre impossible la sortie des caravanes hors du terrain. Seule la police est en mesure de soulever le dispositif de fermeture. Les aires de stationnement pour les gens du voyage sont également des zones de non-droit.
tendances «diluées  dans l’espace» et  là où on s'y attend le moins, comme par exemple en plein centre de Schaerbeek, place Gaucheret ou à Gand. Dans des bidonvilles exposés aux attaques en France le long du chemin de fer ou dans les « mahale » des pays de l’Est, entourée de murs ou non.

La  tendance  « diluée   dans l’espace », « au regard de tous » et non carcérale est peut-être plus efficace et certainement moins coûteuse. Les responsabilités politiques et institutionnelles sont également « diluées » et reportées paradoxalement sur le citoyen tandis que des actions masquées peuvent facilement  être menées.
Le  nombre de personnes touchées par la déshumanisation est également « intéressant ». Et ce  compris le « spectateur », ainsi que  la  destruction psycho-physique et morale de nombreuses «entités à être détruite», les victimes.
« L’éducation » des « citoyens-spectateurs » par la violence de ce qu’ils ont à voir,  passe par  une  reformulation de la «question raciale ». Reformulation   ourdie dans l’UE depuis 20 ans sous l’appellation « politique d’inclusion des roms ».

Les deux  tendances, «diluées» et «concentrationnaires» font partie du 7ème  stade sur l’échelle d’étapes et d’intensité dans  « la politique vers le lager ».

Maude Aïda COLS, dramaturge, responsable associative.

 

(*)Selon Wikipédia :   le terme lager en allemand signifie à la fois «champ» et «entrepôt». Le Lager  est  donc ce  champ  de surveillance étroite d'un nombre considérable d’individus, appelés "pièces",  et dont la destruction physique et morale est un processus mis en œuvre par étapes et progressivement, au moyen d'une législation appropriée. Hitler donna au lager le statut d’ « unités administratives juridiquement indépendantes et supprimées du Code pénal et de la procédure judiciaire de droit commun.

Le schéma de Hilberg établit 3 étapes :

1.    définition de l'objet à détruire  psycho-physique
2.    expropriation des actifs de l'entité à être détruite. Cette opération rentable visait aussi le processus d'isolement du sujet
3.    déportation  dans le  lager  afin de déshumaniser et de détruire les victimes  physiquement et psychologiquement.

L'extermination  a été rendue possible par la fusion de quatre hiérarchies distinctes:

•    bureaucratie ministérielle, fonctionnaires, rédaction des décrets et des règlements.
•    Hiérarchie des forces armées
•    Hiérarchie de l'économie. Les ministères de l'industrie et de la finance
•    Le parti,

 

(**)  « Il s’agit pour l’heure de la mise en place d’institutions mettant directement le focus sur nos minorités :


a) les «Assises de l’Interculturalité », (rapport final, décembre 2010)
b) un Comité racial, le « Conseil  des roms et gens du voyage » (l’annonce officielle fut faite le 8 avril 2011par Mme Milquet) et                 
c) les « Conférences InterMinistérielles » (« CIM »).  

Ces nouvelles institutions,  sans fondement démocratique puisque non-élues, sans qualité représentative des communautés, s’imposent dans le jeu démocratique en mettant leurs propositions et recommandations en balance avec les institutions élues.

En toute cohérence démocratique, il  n’y a pas de  légitimité à organiser de nouvelles institutions qui contournent   les pouvoirs démocratiques et élus,  les Droits de la Personne et les Traités.

Ces  institutions créent  une entrée dans un système d’apartheid, et les populations roms et voyageuses sont à leur merci. Car ces institutions sont aujourd’hui le référent pour  les Administrations belges et leurs Ministres de tutelle en ce qui concerne  l’avenir des roms et des gens du voyage,  leur logement, l'emploi, l'éducation et la santé, ...  

Mais dans quel but? La réponse est donnée d’emblée dès l’introduction du  «Rapport Final des Assises de l’Interculturalité » publié par le « Centre pour l’Egalité des Chances et la lutte contre le racisme », page 8 : «(…) l’interculturalité entendue comme projet de société impose que soient revues, renouvelées, et si nécessaire abrogées les approches existantes en matière de droits de la personne et de leur protection » Tout est dit : ainsi ces nouvelles sortes d’institutions  tirent  la chasse sur les Droits de l’Homme et le traité de Genève, et l’ethnicisme est le projet de société.                           Aucune voix, jusqu’aujourd’hui ne s’est élevée en Belgique  contre cette déclaration pourtant officielle et dont la responsabilité de la publication incombe à Madame la Vice-Première Ministre  Milquet , Ministre de « l’Egalité des Chances et la lutte contre le racisme » et Ministre de l’Intérieur. Personne même n’a répercuté l’information…

Très concrètement :
Ces institutions sont responsables  de l’existence d’une cellule spécifique pour les roms et gens du voyage au sein d’ACTIRIS, l’organisme de placement des chômeurs bruxellois. Ils ne sont donc plus traités comme les autres chômeurs.

Or personne ne pense en Belgique à la réintégration des gens du voyage et des roms dans leurs métiers en « déshérence »* : cirque, musique, théâtre, théâtre de rue, fête foraine. Ni à abroger les lois qui visent implicitement les roms et gens du voyage et qui entravent   l’exercice (voir mon article Théâtre en déshérence* et artistes tziganes « disparus » victimes des crimes de guerre nazis ou de la terreur romaphobe des Etats pendant la 2ème Guerre  Mondiale.) des métiers pratiqués jusqu’alors par ces groupes  en constituant un véritable « berufsverboden » »    
in : « Rapport sur la situation  actuelle des roms et gens du voyage en Belgique »devant la FERV,  sept 2012 ; rapporteur ; Maude Cols.